On peut, bien sûr, parler de génération mais c’est certainement plus fort qu’une simple relève. En quelques années, tous les pays de l’Europe de l’Est voient apparaître une pléiade de jeunes réalisatrices qui brisent les carcans du dogme officiel en art, le fameux « réalisme socialiste ». En URSS, elles sortent toutes du VGIK, la grande école de cinéma soviétique, comme Kira Mouratova, Larissa Chepitko ou Lana Gogoberidzé. Si elles ont eu des maîtres différents, elles sont nourries par l’esprit d’une même époque, celle du Dégel, et elles participent du même renouveau cinématographique que leurs collègues masculins. Pendant leur formation, en ces années 50 et 60, les étudiants du VGIK élargissent leur vision du monde car ils ont la possibilité de voir les œuvres marquantes du néo-réalisme italien et de la nouvelle vague française. Staline est mort, une nouvelle ère commence qui permet d’aborder enfin des sujets jusque-là tabous.
Pour rendre hommage à Kira Mouratova récemment décédée, nous vous proposons de les réunir avec deux autres réalisatrices du « camp socialiste », la Hongroise Màrta Mészàros et la Tchèque Verà Chytilovà.
Jean Radvanyi
Mercredi 13 mars au Christine 21 après la projection de 19 heures du film Au bord du ravin abrupt de Kira Mouratova, nous vous proposons une conférence d'1 heure consacrée à la réalisatrice et donnée par Eugénie Zvonkine, maître de conférences à l'université de Paris VIII.